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Angleterre et pays de GallesDorénavant, il faut être majeur pour se marier
La loi entre en vigueur ce lundi, elle relève l’âge minimum du mariage de 16 à 18 ans. Elle vise à protéger les mineurs des mariages forcés.
Le relèvement de l’âge minimum du mariage de 16 à 18 ans entre en vigueur ce lundi en Angleterre et au pays de Galles, en application d’une loi votée l’an dernier, dans le but de protéger les mineurs des mariages forcés. Même avec le consentement des parents, il est désormais interdit à un mineur de se marier ou de nouer une union civile, et cela vaut également pour des cérémonies uniquement religieuses ou «traditionnelles» qui n’ont pas de valeur légale.
La loi protège aussi les mineurs britanniques ou résidant en Angleterre ou au pays de Galles qui seraient mariés à l’étranger. Jusqu’ici, le mariage était autorisé à partir de 16 ans, pour autant que les enfants concernés disposent d’une autorisation parentale.
En 2018, 119 filles et 28 garçons ont été mariés de force
S’il est difficile d’évaluer l’ampleur du phénomène, beaucoup d’unions impliquant des enfants étant cachées, en 2021, 118 cas de mineurs avaient été remontés à l’Unité sur les mariages forcés, chargée de conseiller et d’aider les personnes victimes de ces unions contraintes. Les jeunes filles sont les principales victimes. Selon le Ministère de la justice, 119 filles de moins de 18 ans ont été mariées de force en 2018 dans les deux nations, contre 28 garçons.
«Cette loi protégera mieux les jeunes vulnérables, en sévissant contre les mariages forcés dans notre société.»
«Cette loi protégera mieux les jeunes vulnérables, en sévissant contre les mariages forcés dans notre société», s’est félicité le ministre britannique de la Justice, Dominic Raab. Une personne reconnue coupable d’avoir arrangé le mariage d’un enfant risque jusqu’à sept ans de prison.
«C’est l’une des lois les plus abouties sur les mariages des enfants dans le monde, et elle protège chaque enfant né dans ce pays des dangers et des dégâts provoqués par le fait d’être marié sans y avoir consenti», s’est félicitée la députée conservatrice Pauline Latham, à l’origine de la loi, dans une tribune publiée lundi dans le «Daily Express».
«Aujourd’hui est vraiment un moment de célébration», a réagi, sur la BBC, Payzee Mahmod, militante et elle-même victime d’un mariage forcé au début des années 2000. Elle s’est dite «très heureuse et très émue» des «mesures très importantes que ce pays a prises pour protéger les enfants».
(AFP)