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PolognePlusieurs interpellations dans un embarrassant trafic de visas
Sept personnes ont été arrêtées pour «trafic d’influence», car elles auraient pris part à un réseau facilitant les procédures de demande de visas, visas Schengen inclus, contre de l’argent.
L’opposition estime qu’il s’agirait de 250’000 visas trafiqués, dont des visas Schengen qui autorisent l’entrée sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne.
AFP
Sept personnes ont été interpellées en Pologne pour un trafic de visas, ont indiqué vendredi les services spéciaux, une affaire qui embarrasse les populistes nationalistes, au pouvoir en pleine campagne anti-migratoire, avant les législatives d’octobre.
«L’action du bureau central anti-corruption a permis l’interpellation de sept personnes», a indiqué Stanislaw Zaryn, porte-parole des services spéciaux sur X (ex-Twitter). Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire, selon le parquet, qui mène une enquête pour «trafic d’influence» permettant l’accélération des procédures de visa sur une période de 18 mois. Aucun fonctionnaire d’Etat ne figure parmi les personnes interpellées, selon le parquet.
Des visas Schengen ouvraient la porte de l’Europe
Selon des médias polonais, un système de délivrance de visas Schengen contre de l’argent au bénéfice de ressortissants du Moyen-Orient et d’Afrique a été mis en place dans les pays concernés, entre les consulats polonais et des sociétés extérieures.
Selon les autorités, l’affaire ne concerne que quelques centaines de visas de travail pour la Pologne, alors que l’opposition évoque plus de 250’000 visas, dont des visas Schengen qui autorisent l’entrée sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne. Un vice-ministre des Affaires étrangères, Piotr Wawrzyk, qui serait selon les médias, au cœur de cette affaire, a été démis de son poste fin août.
Officiellement, il a été obligé de partir en raison d’une «absence de coopération suffisante». Selon le portail d’information Onet.pl, le vice-ministre a en fait été congédié pour avoir «aidé à créer une filière illégale de passage clandestin d’immigrants d’Asie et d’Afrique à travers l’Europe vers les États-Unis». Selon la même source, les autorités polonaises ont été alertées de l’affaire par des services de renseignements d’autres pays, ce que nie l’exécutif polonais.
Un audit interne est lancé
Vendredi, le ministère polonais des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué «qu’en raison des irrégularités constatées dans le processus de délivrance des visas», il a congédié le chef de son bureau juridique, lancé un audit interne dans le département consulaire et dans tous les consulats et arrêté la coopération avec toutes les sociétés extérieures engagées dans le processus de délivrance de visas depuis 2011. L’affaire embarrasse fortement les populistes nationalistes au pouvoir qui mènent une campagne électorale centrée sur une rhétorique anti-migratoire avant les législatives du 15 octobre.
(AFP)