L’ASF a décidé d’augmenter les primes des joueuses de l’équipe nationale qui participeront à l’Euro cet été. Mais la parité totale n’est pas à l’ordre du jour.
Angleterre, Irlande, Brésil, Pays-Bas, Australie, Danemark, Nouvelle-Zélande, Norvège, Etats-Unis… Récemment, de nombreuses fédérations tout autour de la planète football ont décrété l’égalité totale de traitement entre hommes et femmes appelés sous les drapeaux pour disputer des grandes compétitions internationales. La Suisse, elle, attendra.
En conférence de presse chez un de ses sponsors de la place financière zurichoise, mardi, l’ASF a dévoilé sa façon de faire à elle. Oui, les primes de Ramona Bachmann, Lia Wälti et compagnie vont augmenter, «grâce au Credit Suisse» notamment. Mais elles seront toujours bien loin de celles de la troupe de Xherdan Shaqiri et de Granit Xhaka, dont les salaires en club sont déjà à des années-lumière de ceux de ces dames.
De sacrées différences
A l’instar de l’Allemagne, la Suisse ne peut pas aligner les montants pour les deux sexes, car les revenus des Championnats d’Europe féminin et masculin n’ont tout simplement rien à voir. Lors de l’Euro 2021 des messieurs, l’ASF a reçu un peu plus de 9 millions de la part de l’UEFA. Le vainqueur italien a glané plus de 30 millions. Pour les Suissesses, comptez environ 700’000 francs pour l’Euro des femmes. Les gagnantes toucheront environ 2,2 millions.
Les primes des partenaires commerciaux et les droits à l’image des femmes et des hommes seront tout de même égales dès les prochains tournois pour les premières et dès cet été pour les secondes, grâce aux fonds spéciaux de la Fédération. «Pour les primes de qualifications et de performances en revanche, il y a des différences très importantes, a indiqué Dominique Blanc. Les partenaires de l’UEFA payent beaucoup plus pour les grands tournois masculins que féminins.» Le président de l’ASF espère qu’avec la médiatisation croissante du foot des dames, le fossé se comble avec le temps.
Mardi, à Zurich, lors de la conférence de presse donnée dans une succursale du Credit Suisse, c’est la parité des primes versées par la banque qui a entre autres été annoncée en grande pompe. «Cela concerne les bonus qui sont par exemple versés en cas de qualification pour les phases finales des tournois ou en cas de victoire à des tournois tels que la Coupe du monde de football. Les fonds supplémentaires seront versés directement aux joueuses», a-t-il été stipulé.
L’Euro 2025 en Suisse?
L’établissement, qui a augmenté son sponsoring de l’élite suisse féminine et la Coupe de Suisse des dames, est en outre devenu partenaire de la candidature de la Suisse à l’Euro 2025. Les Helvètes auront de la concurrence pour ce championnat d’Europe, puisque la Pologne, une candidature scandinave (Danemark, Finlande, Norvège, Suède, avec le soutien de l’Islande et des Îles Féroé) et la France sont sur les rangs. L’Ukraine avait aussi évoqué un temps sa volonté d’accueillir le tournoi.
«L’engouement suscité par l’Euro 2022 en Angleterre est impressionnant, a constaté Dominique Blanc. Cela nous conforte dans l’idée que nous pouvons aussi dynamiser le football féminin ici en Suisse. Si la Suisse est nommée pays organisateur de l’Euro 2025, nous pourrons propulser le football féminin suisse dans une toute autre dimension.» Peut-être aussi financièrement, du coup.