Le défenseur français de 31 ans a quitté les Grenat cet été pour s’engager à Boavista. Les négociations avec Servette n’ont pas abouti. Il explique pourquoi.
C’est ce lundi que Servette entamera sa saison 2022-2023. Au programme, une batterie de tests physiques à l’Hôpital de la Tour, avant de filer dès mardi en camp d’entraînement à Crans-Montana. Vincent Sasso n’y sera pas. Lui a glané dix jours de vacances en plus, en signant à Boavista la semaine dernière. Le défenseur français ne va pas s’en plaindre.
Sasso a lui-même choisi de quitter Servette cet été, au bout de son contrat et des trois saisons qu’il aura passées en Grenat. Exemplaire, très souvent bon, il s’était imposé comme le leader de la défense genevoise. Objectivement, c’est une perte pour Alain Geiger. Qu’il s’agira de remplacer on ne sait trop comment, le mercato servettien peinant à décoller, excepté l’arrivée de l’ailier allemand Patrick Pflücke.
Ce n’est plus tant l’affaire du Français, qui a aussi fait un choix de vie en retournant au Portugal où il avait déjà évolué: «Je ne garderai de Servette que du positif, dit-il depuis chez lui à Paris. Nous avons remis le club dans le haut du tableau du football suisse, faisant presque jeu égal avec Young Boys ou Bâle. Ce seront vraiment de très bons souvenirs. Je ne veux pas que la frustration de la fin prenne le dessus sur le reste.»
Les divergences
La frustration? «Celle liée au résultat, bien sûr, avec une fin de saison un peu moins réussie, mais aussi celle en rapport avec mon cas personnel, explicite-t-il. Mais c’est le foot.» Il faut remettre les choses dans le contexte. Si Vincent Sasso est parti de Servette, c’est surtout parce que les négociations quant à une prolongation de contrat n’ont pas abouti. Il était pourtant prêt à rester. Sauf que la rencontre avec les dirigeants a tardé à venir. La deuxième partie de saison était même déjà bien entamée.
«Le seul point qui n’a pas joué, c’est la durée du contrat. Financièrement, j’ai demandé les mêmes conditions»
Des discussions se sont toutefois tenues. Le rôle de Sasso, notamment pour encadrer les jeunes, est reconnu. Mais elles bloquent sur un détail: «Le seul point qui n’a pas joué, c’est la durée du contrat. Financièrement, je demandais les mêmes conditions. Par contre, à mon âge (ndlr: 31 ans), j’avais besoin de certaines garanties, pour m’inscrire dans le projet.» A Boavista, il a signé pour deux saisons, ainsi qu’une en option. On peut supposer que Servette n’était pas prêt à pareil effort.
Place aux jeunes
Les négociations n’avanceront plus. Dans le même temps, Sasso reçoit d’autres offres. Il se sent désiré. «À un moment, je me suis demandé si Servette voulait vraiment me garder.» Le joueur formé à Nantes trouve tout intérêt à aller chercher ailleurs. À Boavista, il aura donc obtenu ce qu’il attendait en termes de projection. Qui plus est dans un championnat mieux réputé.
Cela ne dit pas que Servette fait tout faux. Au contraire. Le choix est d’ordre stratégique, forcément. Le cas de Gaël Clichy, dont le contrat se termine également à la fin du mois, n’est toujours pas réglé non plus. Mêmes réflexions? Il faut y voir la volonté de faire de la place aux jeunes. C’est en grande partie le credo de Philippe Senderos.
Avec une saison sans relégation directe (le 10e de Super League disputera un barrage contre le 3e de Challenge League, pour permettre le passage à 12 clubs), le risque est en tout cas mesuré. Il s’agit simplement de démontrer que le projet est viable. Et avec au moins un leader en moins, d’autres doivent désormais s’affirmer comme tel.