Football: L’Ukraine fait un pas vers le Mondial

Traditionnellement, l’hymne local, à Hampden Park, est poignant. Mais voir les Ukrainiens chanter le leur deux minutes avant, drapés dans leur drapeau devant une banderole appelant à la paix, avait quelque chose de puissant. Forcément, de nombreux supporters locaux ont brandi eux aussi des drapeaux et des écharpes jaunes et bleus. L’atmosphère était spéciale, aussi parce que la «Zbirna» n’avait plus joué de match officiel depuis le début de la guerre.

Au moment du coup d’envoi, les habitants de Lviv ont dû descendre aux abris, à la suite d’un raid aérien russe. Neuf minutes plus tard, Tsyhankov a failli leur redonner un peu le sourire, passant à deux doigts, ceux du gardien Gordon, d’ouvrir le score d’une demi-volée. Cela faisait près d’un mois que l’Ukraine préparait ce match en Slovénie et ses joueurs étaient donc comme des lions en cage.

Cette agressivité a permis de récupérer des ballons, comme sur cette occasion de Yarmolenko, encore contrée par l’exceptionnel portier de 39 ans (17e). Ce dernier n’a en revanche rien pu faire à la 33e quand ce même attaquant – laissé libre par West Ham cette semaine – l’a parfaitement lobé.

De quoi faire jubiler le petit bout de stade occupé par les Ukrainiens, qui ont commencé à chanter à la gloire de leurs forces armées («З-С-У! З-С-У!»). Ils ont encore plus festoyé après le 0-2 de la tête de Yaremchuk (49e). L’Écosse n’a répliqué qu’à la 79e par McGregor, avant de pousser en vain, car Dovbyk a bouclé l’affaire (95e).

L’Ukraine a donc gagné sa place pour la finale de ces barrages dimanche à Cardiff, grâce à une des meilleures générations de l’histoire du pays. Les joueurs d’Oleksandr Petrakov étaient en quart de finale de l’Euro l’année dernière et sa sélection des moins de 20 ans avait été sacrée championne du monde il y a trois saisons. Les Écossais, eux, n’ont plus joué de Coupe du monde depuis 1998.