À l’occasion de la reprise de l’entraînement du LS, Ludovic Magnin, son nouveau coach, s’est révélé tel que lui-même. On l’a vu et surtout entendu alterner les bons mots et les moments beaucoup plus sérieux.
Depuis son ouverture en juin 2018, le centre sportif de la Tuilière tourne à plein régime et ne désemplit pas. Tous les terrains – il y en a neuf – sont occupés et l’on s’y bouscule selon un plan d’occupation et des horaires bien définis.
C’est encore plus vrai les mercredis après-midi lorsque affluent des centaines d’enfants, et tout le petit monde (parents, frères et sœurs, amis, etc.) qui les accompagnent… Ça grouille de partout, dans un joyeux tohu-bohu. Entre l’école de foot, l’entraînement des équipes espoirs, celui des plus jeunes, on ne sait plus vraiment où donner de la tête.
C’est dans ces conditions et une «chaude» ambiance (plus de 31 degrés) que Lausanne a effectué sa rentrée des classes sous la direction de son nouveau pion, Ludovic Magnin. Exilés sur le terrain No 9 (l’un des deux pelouses en herbe, située à l’extrémité du campus), les relégués de la Tuilière ont commencé à transpirer mercredi, sans nullement chercher à s’isoler. On a même vu le nouveau coach inviter un petit groupe de jeunes et leurs accompagnants à venir prendre place derrière les barrières. «Venez, entrez seulement, c’est ouvert», leur a-t-il dit à bonne distance alors que les visiteurs hésitaient sur la conduite à suivre.
«La proximité est quelque chose d’important. On va décloisonner plutôt que cadenasser»
C’est peut-être là l’une des marques de Magnin, désireux d’aller à la rencontre des Vaudois. Ce ne sera bien sûr pas toujours possible mais quand les circonstances le permettront, autant ouvrir que fermer… «La proximité est quelque chose d’important, confirme-t-il. On va décloisonner plutôt que cadenasser.»
Décontracté et rigoureux
Pendant que Magnin découvre ses nouveaux joueurs, ceux-ci apprennent à faire réciproquement sa connaissance. Sur le terrain, le successeur d’Alain Casanova s’est révélé tel que lui-même, à la fois souvent sinon toujours décontracté dans le style, mais terriblement rigoureux dans ses exigences. Un bon mot par-ci pour détendre l’atmosphère, un encouragement par-là, une remontrance ici.
Et quand le petit match qui doit clore la séance commence, l’ancien international n’en rate pas une, les piques amicales fusent. «Eh, on joue depuis cinq minutes et il n’y en a qu’un seul qui a mis un taquet. Oh, les gars, on n’est pas des bisounours!» Quelques instants plus tard, Ludo hausse le ton. «On va mettre une vitesse de plus, on arrête de jouer à la baballe.» Message reçu cinq sur cinq. Dans la foulée, le «magicien» d’Altach applaudit à l’action ayant entraîné le 1-0 pour les Bleus. «Viens avec le ballon, met le turbo… Voilà, bien joué.» On n’en est bien sûr qu’au début mais la méthode Magnin émerge déjà.
Après quelques jours sous le cagnard des bords du Léman, Lausanne prendra de l’altitude dès lundi pour un camp de préparation d’une semaine sur les hauteurs de Verbier.