Aleix Espargaró, l’aîné des pilotes MotoGP, n’a jamais été aussi fort. Parce qu’il est aussi bien dans sa vie de famille que dans sa vie de pilote. En Catalogne, il roule avec un casque spécial…
- par
- Jean-Claude Schertenleib
C’était le 5 juin 2018, il y a donc juste quatre ans. Laura Espargaró-Montero donnait le jour à des jumeaux, Max et Mia, pour le plus grand bonheur du papa, Aleix, pilote professionnel en MotoGP. Les premiers jours, les premiers mois de vie de Mia furent compliqués, la petite étant née avec une malformation cardiaque congénitale.
C’est le 5 juin 2022, aujourd’hui. Mia est toute souriante dans les bras de son papa, qui va s’élancer de la meilleure place de la grille de départ du GP de Catalogne. Son casque, de couleur rose avec les deux initiales de ses enfants, est un hommage à la volonté de sa petite, mais aussi à l’équipe des médecins et des aides de CorAllFamily, qui a opéré la petite, comme elle opère du côté de Barcelone des enfants venus de tous les pays du monde et qui souffrent des mêmes maux que la petite Mia. «Ma famille, c’est ma force», rappelle celui qui a longtemps été le plus sous-évalué des pilotes MotoGP.
La phrase du jour: Aleix Espargaró
«Si je devais gagner dimanche, il ne faudra pas compter sur moi pour la journée de tests de lundi»: le dauphin actuel de Fabio Quartararo au championnat du monde, Aleix Espargaró, n’oublie pas qu’il est né à Granollers, à quelques kilomètres du circuit Catalunya. Une ville où il a encore beaucoup d’amis…
Un peu de Ferrari chez Yamaha!
C’est la «Gazzetta dello Sport» qui nous l’apprend: une des nouvelles personnes à rejoindre Yamaha dans le département moteur – c’est une des raisons qui a poussé Fabio Quartararo à prolonger son contrat de deux ans avec le constructeur d’Iwata – est Luca Marmorini, ancien responsable des moteurs de Ferrari, puis de Toyota, en F1.
Márquez: des étapes de 15 jours
A peine opéré pour la quatrième fois de son bras droit – c’était jeudi -, très bientôt sur le chemin du retour en Espagne, Marc Márquez sait qu’une guérison complète va prendre beaucoup de temps. Et il l’accepte. Précisions d’Alberto Puig, le team-manager Honda: «Le docteur qui l’a opéré lui a dit que le processus de guérison se fera par périodes de deux semaines. Dans un premier temps, il pourra faire des mouvements passifs, d’abord avec la main; après quatre ou six semaines, il pourra commencer par des mouvements passifs avec son épaule. Ça prendra du temps, le médecin refuse de nous donner une échéance précise. Prochaine étape: un scanner de contrôle au retour de Marc en Espagne, puis le début de la kinésithérapie.»
La bonne idée de Davide Brivio
Ancien team-manager de Suzuki, après avoir été le patron de Valentino Rossi lors de son passage chez Yamaha, Davide Brivio était passé chez Alpine en F1 fin 2020, après le titre mondial de Joan Mir. Ce week-end, il est de retour dans le paddock, proche d’une équipe en pleine tourmente après l’annonce du retrait de Suzuki en fin de saison: «Si nous étions en F1, il y aurait probablement quelqu’un qui achèterait immédiatement tout le team, mais les choses sont différentes en MotoGP. Mais qui sait: quelqu’un pourrait profiter de la situation, c’est une grande opportunité pour un constructeur qui aurait envie de se lancer dans un nouveau projet. Le team existe, il y a beaucoup de très bonnes personnes en son sein. Je ne sais pas où en sont les discussions actuellement, mais je me dis qu’un éventuel nouveau constructeur qui viendrait en 2024 aurait tout intérêt de se baser sur une structure existante et la maintenir ainsi en vie, même si cela doit être en dehors des courses, l’an prochain.»
«Si nous étions en F1, il y aurait probablement quelqu’un qui achèterait immédiatement tout le team (Suyuki), mais les choses sont différentes en MotoGP»
Plus les semaines passent, plus l’on se dit que ce n’est pas par hasard si Carmelo Ezpeleta, le patron de Dorna, préfère garder ces deux places en réserve et ne pas les attribuer en 2023 à un team satellite supplémentaire.
2023: le grand chambardement
C’est officiel: Jack Miller ne sera plus pilote Ducati l’an prochain. Ce qui ne l’est pas (encore), c’est qu’il rejoindra Brad Binder dans le team officiel KTM. Corollaire: Miguel Oliveira, qui n’aurait pas accepté d’être «relégué» dans le team satellite de la marque autrichienne (Tech3) cherche un guidon et on l’a surpris, samedi, en grande discussion avec Paolo Ciabatti, le directeur sportif Ducati, allant en direction du camion du team Gresini où il pourrait remplacer Bastianini, promu à l’usine à la place de Miller.
Dans ce cas de figure, cela voudrait dire que Johann Zarco, comme Jorge Martin, resteraient fidèles à l’équipe Pramac. Chez Honda, c’est un secret de Polichinelle, Joan Mir sera l’équipier de Marc Márquez dans le team Repsol, Pol Espargaró devant retrouver KTM dans le team Tech3. Chez Yamaha, tout est réglé (Quartararo pour deux ans, Morbidelli a encore un contrat d’une année), comme tout est réglé chez Aprilia (Aleix Espargaró et Viñales à l’usine). La nouvelle seconde équipe du constructeur de Noale pourrait, du même coup, accueillir l’autre chômeur technique de Suzuki, Alex Rins, et serait en contact avec Raúl Fernández pour son deuxième guidon.