La formule avait été imaginée par le Chaux-de-Fonnier Louis Chevrolet, dont le nom est devenu celui d’une des plus grandes marques automobiles au monde: «Never give up», ne jamais renoncer! Telle était sa devise.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
Dimanche soir, elles et ils seront en vacances pour cinq semaines, des vacances qui seront plus ou moins actives, que l’on ait réussi sa première moitié de saison ou, au contraire, que l’on soit en proie à des questions toujours sans réponse. Mais auparavant, il y a encore une journée d’essais et une course à réussir, la plus importante au plan historique, le GP des Pays-Bas, le «Dutch TT» sur le circuit d’Assen.
Invités à dresser un premier bilan de cette phase initiale du championnat, les managers des six marques représentées en MotoGP ont rappelé que le discours convenu était désormais la règle. Avec une phrase clef: ce «Never give up» cher au pionnier de l’automobile que fut Louis Chevrolet.
Honda: prise de conscience
Team-manager du HRC, le service-compétition de Honda, Alberto Puig a été le premier à clamer qu’il ne fallait jamais renoncer: «Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de notre marque que nous connaissons des problèmes. Honda a toujours réussi à se relever, ce sera encore le cas cette fois.» Reste que les paroles sont faciles, les bonnes formules pratiques, mais nous sommes dans un milieu où la réalité se joue en millièmes de seconde. Donc, concrètement, Alberto Puig? «Nous devons peut-être commencer de changer notre façon de penser, peut-être modifier notre mode de fonctionnement: doit-on rassembler plus de forces en Europe, donc à proximité de la majorité des GP ou, au contraire, travailler plus avec nos ingénieurs au Japon? Ce sont des pistes, des sujets actuels de réflexion», avoue le manager espagnol.
Balai neuf, balaie bien?
Cette remise en question générale qui anime les responsables du plus grand constructeur au monde aura des conséquences au niveau du personnel, notamment quant aux noms des pilotes. Il semble en effet de plus en plus probable que mis à part Marc Márquez, bien sûr, les trois autres pilotes actuels du HRC vont changer de couleur.
Dans le team satellite de Lucio Cecchinello, on devrait ainsi retrouver Alex Rins à la place d’Alex Márquez (qui pourrait rejoindre le team Gresini-Ducati) et, pour remplacer Takaaki Nakagami, son compatriote Ai Ogura, l’actuel dauphin de Celestino Vietti en Moto2. Cette nouvelle distribution des rôles pose une question: qui pour développer la Honda 2023? «L’idéal serait que Marc (Márquez) puisse remonter sur la moto après l’été, afin de donner des pistes aux ingénieurs. Cela pour l’idéal, mais la priorité le concernant est claire: il doit d’abord être complètement guéri», précise Alberto Puig.
Chez Ducati, on précise
Paolo Ciabatti, le directeur sportif de Ducati, connaît aussi ses classiques. Son «never give up» à lui concerne les chances de celui qui était sur le papier le premier pilote de la marque cette saison, Francesco «Pecco» Bagnaia, de revenir sur Fabio Quartararo en tête du championnat. Pour le reste, on sait que si techniquement tout va bien, la gestion des nombreux pilotes – ils sont huit – est parfois mouvementée. Alors, qui à l’usine l’an prochain à côté de Bagnaia: «Je le dis et je le répète, nous nous donnons encore un peu de temps pour décider. Mais ce que je peux confirmer, c’est que même si les contrats ne sont pas encore signés, Enea Bastianini (actuellement dans le team Gresini) et Jorge Martin (chez Pramac, avec le troisième homme, Johann Zarco) seront pilotes Ducati l’an prochain, avec un contrat d’usine, aussi bien au niveau du matériel que du salaire.» Matériel égal, salaire égal? «Exactement. Dès lors, que l’un soit aligné sous les couleurs officielles et l’autre chez Pramac ne change pas grand-chose», ajoute le boss. Pas grand-chose, juste un peu de fierté supplémentaire…
La phrase: Franco Morbidelli
«Je suis sorti de la piste au virage No 11 et en revenant sur le circuit, j’ai gêné Enea et j’ai reçu une punition»: Franco Morbidelli devra subir une pénalité de «long lap» en course. Tiens, pour rester dans le thème, savez-vous ce que dit Massimo Meregalli, le manager du team Yamaha, à propos de son pilote italo-brésilien? «Nous savons tous de quoi Frankie est capable. Avec lui: «never give up», nous n’allons jamais abandonner, jusqu’à ce qu’il retrouve son vrai niveau de performance.»