Une bénévole démissionnaire porte de graves accusations contre la SPA du Locle (NE), qui ne répond pas.
La critique est sévère et elle n’a pas (encore) trouvé de réponse: au Locle (NE), une ancienne bénévole dénonce le traitement réservé à des chats euthanasiés pour rien, selon son constat. Le 26 mai dernier, un courrier a été adressé à la présidente de la Protection suisse des animaux. Pour l’heure, cette dernière n’a répondu ni à l’intervenante, ni au matin.ch, pas plus que la gérante du refuge concerné.
«Si la directrice prend trop de temps pour répondre, elle aura le temps de modifier la vérité en sa faveur», prévient Tomi Tomek, fondatrice à Noiraigue de «SOS Chats». Cette dernière soutient la dénonciatrice depuis qu’elle a vu des vidéos et consulté d’autres bénévoles, sous couvert d’anonymat. «J’ai connaissance par un avocat d’autres cas dans cette SPA, où une autre collaboratrice a donné sa démission pour les mêmes raisons», dit-elle.
«Graves dysfonctionnements»
La dénonciatrice décrit des mauvais traitements infligés pendant sept ans à des chats et des chiens, dans le dos du comité. Elle se dit «totalement impuissante à contrer les graves dysfonctionnements constatés». Ses reproches sont pourtant documentés par des vidéos montrant des chats chancelants, dépourvus de soins. «La directrice prend seule la décision de les euthanasier, sans consulter le comité», accuse la dénonciatrice.
«J’ai toujours été disponible pour les emmener chez le vétérinaire», a-t-elle écrit dans son courrier. Elle n’oublie pas ce chat de 19 ans, insuffisant rénal, arrivé en pension le 19 août 2019: «Sous diète vétérinaire, il ne devait manger que sa propre nourriture et pour l’assurer, être mis à part des autres chats». Résultat: «Il a été lâché au milieu des autres, sans consultation chez un vétérinaire et sans contact avec le propriétaire», dénonce-t-elle.
Le 24 octobre 2020, quatre chatons ont été euthanasiés au seul motif d’avoir été considérés comme sauvages, selon l’ancienne bénévole. «Pourtant, je venais tous les jours pour les sociabiliser», précise-t-elle. Le 17 juillet 2021, un chat blanc arrivé cachectique n’a pas été soigné, mais euthanasié, toujours selon la dénonciatrice qui multiplie les exemples: elle a elle-même placé 34 chats à la SPA du Locle.
«Certains animaux, les chats comme les chiens, sont purement et simplement éliminés, dont un tout blanc qui ne pouvait pas être un chat haret», accuse l’ancienne bénévole. Aucune annonce n’est faite sur le service de secours animalier «STMZ». «Ils sont morts à petit feu alors que j’étais disposée à les amener chez le vétérinaire», assure l’accusatrice. La parole est à la défense…
«Il faut discuter de chaque euthanasie», plaide Tomi Tomek, membre de l’association «No Kill Advocacy Center» de l’avocat américain Nathan Winodrag, défenseur des animaux. La pasionaria des chats dit avoir téléphoné deux fois au Service de la consommation et des affaires vétérinaires. «On m’a expliqué que le gérant d’un refuge qui dispose d’un CFC de gardien d’animaux peut euthanasier les animaux s’il a le soutien d’un vétérinaire, pour autant que les refuges soient surchargés», dit-elle. Pour changer ce principe, il faut modifier la loi…