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Crise bancaireCredit Suisse rejetterait l’offre de rachat à un milliard d’UBS
UBS aurait proposé de racheter Credit Suisse pour un milliard de dollars. Un contrat devait être signé dimanche soir selon plusieurs médias, mais Credit Suisse refuserait cette offre.
UBS aurait proposé de racheter le numéro deux bancaire suisse Credit Suisse (CS) pour un montant total allant jusqu’à un milliard de francs. Concrètement, UBS a communiqué dimanche matin une offre dans laquelle la banque paierait 0,25 CHF par action Credit Suisse, quand elle valait encore 1,86 franc à la clôture de vendredi soit une valorisation totale d’un peu moins de 9 milliards. Selon Bloomberg, Credit Suisse a rejeté cette offre.
Les autorités suisses espéraient modifier des lois afin de pouvoir contourner un vote des actionnaires pour approuver la transaction, d’après le «Financial Times». Un moyen de garantir que les opérations soient terminées d’ici ce lundi, poursuit le média britannique.
D’après Bloomberg, CS a le soutien de son principal actionnaire pour rejeter l’offre publique d’achat d’UBS d’un milliard de dollars. Il s’agit de la Banque nationale saoudienne, qui détient un peu moins de 10% des actions de Credit Suisse. Pour rappel, une déclaration de cette banque selon laquelle un soutien supplémentaire à Credit Suisse en difficulté était catégoriquement exclu a fait chuter le cours de l’action au cours de la semaine.
Course contre la montre
La transaction est examinée à Berne par le Conseil fédéral depuis le début de matinée, déjà réuni d’urgence jeudi et samedi. Selon le tabloïd «Blick», c’est dans la capitale fédérale que l’accord doit être scellé encore ce dimanche au cours d’une réunion extraordinaire des conseillers fédéraux et des dirigeants des deux géants bancaires.
La fusion entre ces géants bancaires qui font tous les deux partie du club très fermé des 30 établissements bancaires trop importants pour le système financier mondial pour les laisser couler doit en tout état de cause être concrétisée avant l’ouverture de la Bourse à 8h00 GMT lundi (9h en Suisse), pour éviter une vague de panique.
La banque d’investissement au centre des débats
Toujours selon l’agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs. Samedi, les discussions butaient sur la banque d’investissement, selon l’agence financière, un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de fortune avec une cession de la banque d’investissement.
Les discussions portent aussi sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs l’année dernière et table encore sur des pertes «substantielles» en 2023. Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME. Une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en Bourse, qui pourrait limiter les licenciements en Suisse en raison des doublons avec les activités d’UBS. Dimanche, le syndicat des employés de banques en Suisse a «exigé» la participation des partenaires sociaux aux discussions, compte tenu des enjeux «énormes» pour l’emploi.
(jem/afp)