La Suisse n’interdira pas l’importation de peaux et de fourrures provenant d’animaux maltraités. Le Conseil des Etats a balayé une motion déposée par le conseiller national Mathias Aebischer (PS/BE) ainsi qu’une pétition d’Angelina Dobler en ce sens. Les deux textes avaient facilement passé la rampe du National en décembre dernier.
Les sénateurs ont suivi leur commission. Celle-ci était d’avis que l’objectif de ces textes pouvait être réalisé grâce à une meilleure application de l’ordonnance en vigueur et une information accrue des consommateurs. Elle attendait en particulier du secteur de la pelleterie qu’il fasse des efforts supplémentaires en ce sens, avait-elle expliqué. En outre, «une telle interdiction créerait des problèmes avec l’Organisation mondiale du commerce, a expliqué Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU), au nom de la commission.
En revanche, pourThomas Minder (Ind./SH), les règles actuelles étaient insuffisantes. «La déclaration d’origine des fourrures ne fonctionne pas», a-t-il dénoncé. Le traçage des produits est difficile, a abondé Elisabeth Baume-Schneider (PS/JU). Et une étiquette peut simplement mentionner une origine inconnue, a-t-elle ajouté. Or le consommateur a droit d’avoir une bonne information, selon elle. «Si elle est lacunaire, mieux vaut interdire les importations.» Et de rappeler, comme plusieurs orateurs, que les deux textes n’interdisaient pas les fourrures, mais seulement celles issues d’animaux maltraités.
Du côté du Conseil fédéral, Alain Berset rejetait aussi les deux textes. Mais il a promis de renforcer la déclaration d’origine obligatoire et d’intensifier les contrôles. Une procédure pénale pourrait aussi être systématiquement déclenchée si les règles ne sont pas respectées.