Après l’ouverture du procès lundi et la tension extrême entre les Hells Angels et les Bandidos, la police bernoise craint un retour des bikers.
La guerre des gangs de motards à Berne a éclipsé lundi la première journée de la session d’été du Parlement à Berne. S’il n’y avait eu une forte présence policière aux abords du tribunal, qui siège dans la Amthaus près de la gare, la situation aurait pu totalement dégénérer entre les Hells Angels et les Broncos d’un côté et les Bandidos de l’autre.
Succès pour la police
Le calme est revenu dans l’après-midi et les motards ont quitté progressivement la ville sous l’œil vigilant de la police bernoise et ses canons à eau. Son chef, Reto Nause, a tiré malgré tout un bilan positif: «La police avait deux tâches principales, a-t-il expliqué au «Tages-Anzeiger». Premièrement, assurer la bonne tenue du procès, et deuxièmement, empêcher les deux groupes de s’affronter. Les deux ont été couronnés de succès, même si cela a nécessité l’utilisation de gros moyens».
«Un peu mal au ventre»
Comme le procès va durer trois semaines, il se pourrait que les motards reviennent en ville. Reto Nause admet que la situation «lui donne un peu mal au ventre». Ses forces vont rester en état d’alerte: «Il s’agit de rester vigilant, de prendre les précautions nécessaires et de ne pas se laisser impressionner».
La rixe de Belp
Le procès des 22 protagonistes de la rixe de Belp, le 11 mai 2019, a donc pu commencer comme prévu. Il y a trois ans, cet affrontement s’était soldé par un Hells Angels blessé par balle et un autre à l’arme blanche. La police avait arrêté 34 personnes et saisi un arsenal important: fusil d’assaut, fusil à air comprimé, pistolets, couteaux, machettes, poignards, tasers, sprays au poivre, poings américains et battes de baseball. Le ministère public a finalement porté plainte contre 22 bikers, dont une majorité de Bandidos. Le tireur présumé, un Emmentalois de 37 ans, est écroué depuis à Regensdorf (ZH).
«Je ne peux pas me souvenir»
Le tribunal devra déterminer la responsabilité de chacun lors de cette rixe. La première difficulté, comme l’ont montré les premières auditions d’hier, est que les inculpés ont la mémoire sélective. Lundi, le premier à avoir passé à la barre est le tireur qui a laconiquement déclaré: «Je ne peux pas me souvenir». La seconde est que les bikers s’habillent de manière uniforme, ils ont souvent le même gabarit et il est difficile de les identifier sur des photos ou des vidéos.
Jugement au 30 juin
La première semaine du procès est consacrée à l’interrogatoire laborieux des accusés. La deuxième semaine auront lieu les plaidoiries de la défense, de l’accusation et des avocats des parties civiles. Ensuite, les juges délibéreront pendant une dizaine de jours et leur verdict est attendu pour le 30 juin.